Histoire et patrimoine

Histoire de la commune

Rédéné vient du breton « raden » (fougère)

Rédéné ne possède plus que quelques mégalithes, autrefois signalés, qui indiquaient un peuplement au Néolithique. Une cachette de fondeur de l’âge du bronze final a été découverte à Kerguérou, et la commune conserve quelques stèles gauloises. Deux voies romaines traversent Rédéné, dont celle qui relie Vannes à Quimper. 

Par ailleurs, l’implantation gallo-romaine laisse des traces à Saint-Pierre et au Vaquer. Attesté comme paroisse depuis le XIème siècle, Rédéné appartient à l’importante seigneurie du kemenet-heboe. Celle-ci est découpée au XIIIème siècle, et la paroisse devient partie prenante de celle de la Roche-Moisan. En juillet 1342, les soldats de Jeanne la Flamme écrasent à Roscasquen les mercenaires du parti français. En 1790, la paroisse vannetaise est incluse dans le département du Finistère.

En Août 1791, le territoire de Rédéné est amputé de l’importante trève de Saint David, rattachée à Quimperlé. La population diminue de moitié. Cette même année, l’église perd son statut de paroisse et dépend de Quimperlé. Rédéné prend majoritairement le parti de la contre-révolution. L’économie demeure longtemps principalement rurale, tandis que la population augmente lentement dans le courant du XIXème siècle.

La première guerre mondiale marque une chute de niveau de la population, qu’amplifie l’exode des campagnes. Puis la tendance s’inverse. Grâce à une modernisation entreprise dans les années 1960, de nouveaux résidents s’installent.

Rédéné séduit une population provenant du sud Finistère comme de la région Lorientaise.

Patrimoine

L’Église Saint-Pierre-et-Notre-Dame-de-Lorette (XVIème siècle)

L’église est restaurée en 1904-1905 sur les plans de l’architecte M. Chaussepied. Elle comprend une nef de sept travées avec bas-côté nord. Au sud, près du clocher et en aile, se trouve la chapelle des fonts baptismaux, et, au droit des trois dernières travées, se trouvent la sacristie et une chapelle alignée à l’est.

Le clocher, haut de 35 mètres, dont la flèche à crochets se cantonne de quatre clochetons, est terminé en 1901. De 1904 à 1905 les nefs sont allongées, leurs murs extérieurs reconstruits et l’ensemble du vaisseau est surélevé.

Le retable :

Fin du XVIIème siècle. Don des seigneurs de Rosgrand, ce retable accompagne un autel de facture plus récente. Des roses, des églantines et des liserons décorent ses deux degrés. Deux statuettes prennent place dans les niches latérales: une Vierge à l’Enfant, sainte Elisabeth ou Saint Anne. Entre deux colonnes torses ornées de pampres, un panneau sculpté illustre l’Annonciation, perpendiculairement à une statuette de saint Jean. La Nativité est représentée de façon symétrique, avec en retrait une statuette de saint Luc.

La Statue Notre-Dame de Lorette :

Fin du XVI ème siècle. Le culte de Notre dame de Lorette s’implante depuis l’Italie en Bretagne au XVI ème siècle. A Rédéné, son vocable finit par supplanter celui de saint Pierre, patron originel de la paroisse. La statue de la Vierge annonce les statues baroques du XVII ème. Elle porte un coeur dans sa main.

L’ossuaire:

Date du XVIème siècle. L’ossuaire ogival à six baies trilobées a été déplacé et s’ouvre aujourd’hui vers la nef. Il abrite la chapelle des fonts baptismaux. Au-dessus des contreforts subsistent deux visages sculptés dans le granit, l’un à la bouche ouverte, l’autre fermée. Peut-être représentent-ils la prière et la résignation, ou encore les deux sexes égaux devant la mort. L’un des visages, de facture plus rude, affiche des traits plus masculins que l’autre.

L’église paroissiale était autrefois sous le vocable de l’apôtre saint Pierre, patron originel de la paroisse de Rédéné ; elle est depuis sous celui de Notre-Dame de Lorette.

La chapelle Sainte-Marguerite (XVIème siècle), propriété de la famille Caric. chapelle de st marguerite

Cet édifice rectangulaire, cantonné de quatre contreforts d’angle, semble avoir été commandité, peu après 1500, par les Caric, seigneurs voisins du manoir de la Porte. Décorée de fleurs de lis au chevet et de deux angelots sur la porte latérale, la petite sacristie est un ajout du début du XXème siècle. Percée par un obus en septembre 1944, la chapelle est rapidement restaurée. Le pardon est célébré le deuxième dimanche de juillet.

La chapelle de Rosgrand ou de la Mère de Dieu (1766)

La chapelle de Rosgrand dite de la Mère de Dieu est située dans un enclos attenant à l’ensemble de la propriété de Rosgrand. La chapelle est une construction en schiste et granite avec moellons et enduit partiel. La toiture est à longs pans et recouverte d’ardoises. De plan rectangulaire, la chapelle a subi des modifications depuis sa création, notamment sur le clocher : à l’Est le rajout d’une sacristie et d’une tour carrée (vers 1900) enfermant un escalier tournant donne accès à l’ancienne chambre de cloche. La flèche surmontant la tour a disparu.

La partie ouest de la chapelle est en partie semi enterrée et sert de caveau. Le mur latéral est percé d’un “portail antique”. L’enclos possède des piliers monumentaux coiffés des statues et d’armoiries sculptées. Cette chapelle funéraire fut construite en 1766 pour Simon Joly, Sénéchal de Quimperlé et propriétaire du domaine de Rosgrand, avec des éléments provenant de différents édifices ruinés du secteur. Voulu comme mausolée familial et musée, l’édifice, béni en 1781, possède de nombreux remplois de qualité (porte du 16ème siècle, armoiries).

Le mobilier présente un intérêt :

  • La porte en chêne du XVème siècle de l’ancienne chapelle qui a été conservée.
  • un chancel du début du 16ème ou début 17ème siècle en bois sculpté prenant toute la largeur de la chapelle et représentant des scènes de l’Ecriture Sainte. Il proviendrait de l’église st Michel de Quimperlé.
  • La chapelle abrite un nombre important de statues (dont la statue de la vierge-Mère)
  • A l’intérieur, outre le maître-autel, on trouve un autre autel en bois sculpté, dédiée à saint Isidore et deux niches en forme de chapelles, consacrées à saint Cado et à saint Yhuel.
  • Dans la crypte de la chapelle on y trouve les sépultures des membres de la famille de Rosgrand.
  • Les armes des familles Rosgrand et Kerguévre y sont reproduites à plusieurs reprises.
  • Des colonnes et des panneaux, issus du chancel, décorent les murs de la chapelle.
  • Encore appelé Arrestation du Christ, Le baiser de Judas est un ensemble statuaire lauréat en 2012 du concours organisé par la fondation ARC Nuclé art (Atelier régional de conservation du commissariat à l’énergie atomique). Ce groupe sculpté a été restauré dans les laboratoires spécialisés de Grenoble et restitué à la commune en 2018.

Les expertises menées sur place permettent d’établir que cet ensemble de 15 personnages a été façonné dans une planche de chêne provenant d’un arbre de notre région, abattu entre 1465 et 1490. Issu probablement d’une œuvre plus complète, il présente trois scènes successives de la Passion : A gauche, Pierre tranchant l’oreille de Malchus, au centre le baiser de Judas puis à droite l’arrestation de Jésus.

Cette œuvre de la fin du XV siècle, aujourd’hui durablement restaurée, est l’un des joyaux du patrimoine rédénois. Elle est exposée actuellement à la médiathèque et visible aux heures habituelles d’ouverture. La chapelle de Rosgrand est devenue en 2010 propriété communale.

La fontaine Notre-Dame-de-Lorette (1705)

Cette fontaine, datée 1705, doit son originalité au remploi d’une croix monolithe d’origine médiévale.

Isolée à proximité du bourg, cette fontaine en moellon, datée 1705, montre la typologie courante des fontaines à pignon, avec niche médiane en plein cintre.

Son originalité vient du remploi à son sommet d’une haute croix monolithe d’origine médiévale.

La fontaine et le lavoir de Berluhec (XIXème siècle)

La structure inhabituelle de cette fontaine-lavoir est liée à son absence de fonction religieuse et à sa date tardive.Le bassin circulaire encadré de gradins en hémicycle alimente deux autres bassins rectangulaires. Cette fontaine fut probablement bâtie vers 1850 comme lavoir domestique de la grande demeure voisine.